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<< Parlant de mon pays
Je vous entends parler
...
Et je vous entends demain
Parler de liberté. >>

Gilles Vigneault Gens du pays

Introduction

Le rapport de la Commission nationale sur l'avenir du Québec constitue le résultat de la plus vaste consultation populaire tenue au cours de l'histoire du Québec. Tout au long des mois de février et mars 1995, en effet, plus de 55 000 citoyennes et citoyens, de tous les coins du Québec, se sont déplacés pour participer aux 435 activités publiques tenues par les dix-huit commissions sur l'avenir du Québec. Deux cent quatre-vingt-huit commissaires, majoritairement des non-élus, issus de tous les milieux et exerçant une très grande variété de métiers et de professions, ont donc été saisis de 5 000 interventions verbales ou écrites émanant de leurs compatriotes en plus d'être nourris de quelque 5 500 mémoires déposés auprès des commissions.

Un grand nombre de professions et de milieux d'appartenance ont tenu à faire valoir leur point de vue devant les commissions par la voix de leurs organismes représentatifs. Parmi ces derniers, la compilation des données révèle que le milieu des associations et des services communautaires occupe le premier rang, suivi des associations politiques, des organismes du secteur de la santé et des services sociaux et enfin, du milieu des affaires, du commerce et de l'industrie. Le tableau reproduit en annexe 4 illustre cette distribution et ces proportions.

Cette vaste consultation a exigé la mise sur pied d'une importante logistique. Organiser rapidement, efficacement et simultanément, les déplacements des dix-huit commissions itinérantes a requis, en effet, une créativité et des énergies considérables.

La Commission des aînées et des aînés, à elle seule, a parcouru plus de 7 300 kilomètres et celle de la Côte-Nord, plus de 8 750 km, afin de permettre aux commissaires de recueillir le point de vue du plus grand nombre de citoyennes et de citoyens.

La mise sur pied des commissions

Le 6 décembre 1994, le Premier ministre, M. Jacques Parizeau, déposait un avant-projet de loi sur la souveraineté du Québec à l'Assemblée nationale et donnait le coup d'envoi de la consultation. Un Secrétariat national est alors créé pour en assurer la mise en oeuvre. Par la suite, dix-huit commissions voient le jour : une pour chacune des seize régions administratives du Québec et deux autres sont constituées pour recueillir l'avis des aînés et des jeunes. Ces dix-huit commissions deviennent rapidement des lieux d'expression, d'écoute, de dialogue et de réflexion collective.

Le mandat des commissions

Le texte de l'avant-projet de loi se veut un exposé des orientations politiques préconisées par le gouvernement québécois pour résoudre de façon satisfaisante, le problème constitutionnel auquel le Québec se trouve confronté depuis plusieurs générations. Il contient dix-sept articles portant sur la déclaration de souveraineté, sur l'association économique recherchée avec le Canada, sur la nouvelle constitution d'un Québec souverain, le territoire, la citoyenneté, la monnaie, les traités, les alliances internationales, la continuité des lois et le partage des biens et de la dette.

À l'occasion du dépôt de cet avant-projet de loi, le Premier ministre invite la population québécoise à étudier, à critiquer ou à modifier cet avant-projet dans le cadre d'un exercice de participation démocratique : << En février, dans toutes les régions du Québec, dans les villes, villages et quartiers, des commissions viendront recueillir vos avis et vos attentes. [...] Le projet de se donner un pays ne peut être l'affaire d'un gouvernement. Il doit être l'affaire de chaque citoyen, de tout le peuple du Québec >>. Chacune des commissions reçoit pour mandat d'entendre les avis de la population québécoise sur chacun des articles de l'avant-projet de loi, sur la souveraineté elle-même, sur la pertinence de sa réalisation ou sur toute autre façon de concevoir l'avenir du Québec. En définissant le mandat des commissaires le 3 février 1995, M. Parizeau leur précise encore : << Votre tâche sera d'écouter ce que nos concitoyens ont à dire. Les Québécois ont des espoirs et ils ont des craintes. Ils ont des questions à poser et ils ont des solutions à proposer >>.

Officiellement le mandat des commissions s'énonce ainsi :

La Commission nationale

Le travail des commissions itinérantes terminé, le gouvernement a, dans un second temps, mandaté une Commission nationale formée des présidentes et des présidents des différentes commissions afin de recueillir les mémoires et les avis des organismes et regroupements nationaux et de préparer le rapport de l'ensemble de la consultation poursuivie à travers tout le Québec. La Commission nationale a été élargie aux partis politiques participants, pour l'audition des mémoires des organismes nationaux.

La Commission nationale a reçu plus de cent mémoires de la part d'associations ou de regroupements d'associations de niveau national. Un total de 48 mémoires a fait l'objet d'auditions publiques au cours de six journées consécutives, soit du 23 au 28 mars 1995.

Ce rapport de la Commission nationale s'appuie donc sur l'expérience vécue par les dix-huit présidentes et présidents des commissions itinérantes qui ont sillonné le Québec pour entendre des milliers de Québécoises et de Québécois qui avaient << leur mot à dire >> sur l'avenir du Québec. Il s'appuie également sur le contenu des mémoires présentés par les organismes nationaux.

Le document comporte deux grandes parties. Dans la première, la Commission nationale présente la synthèse des opinions et préoccupations exprimées par le public lors de la consultation populaire. En deuxième partie, imprégnée des grandes tendances et consensus exprimés, elle procède à sa propre évaluation de la consultation et formule ses recommandations.


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