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Annexe VI

Portion de la dette québécoise dans la dette canadienne selon une étude de la Commission Bélanger-Campeau

Équilibres financiers pro forma du gouvernement du Québec selon le scénario de base (A)

Il importe de rappeler que le bilan pro forma de l'administration publique fédérale, selon le scénario de base, évalue à 57 195 millions de dollars les actifs financiers, à 72 000 millions de dollars les actifs non financiers et à 200 394 millions de dollars le déficit accumulé, pour un passif total de l'ordre de 329 589 millions de dollars, tandis que la part du Québec dans chacune de ces composantes s'élèverait respectivement à 3,8 %, 18,0 %, 22,8 % et 18,5 %.

Ainsi, le Québec assumerait 18,5 % du passif financier de l'administration publique fédérale et il contribuerait à une part similaire dans le paiement du service de la dette correspondant. En tenant compte des dépenses d'intérêts résultant de la part (13,3 %) dont hériterait le gouvernement du Québec dans les engagements du gouvernement fédéral envers les comptes de pension des employés, l'augmentation du service de la dette du gouvernement du Québec s'élèverait de 7 104 millions de dollars. L'ensemble du service de la dette passerait donc de 4 434 millions de dollars actuellement à 11 538 millions de dollars.

Le partage des bilans de succession aurait pour effet d'augmenter les dépenses budgétaires pro forma du Québec de 53 453 millions de dollars à 60 557 millions de dollars. D'autre part, les revenus budgétaires pro forma demeureraient relativement stables (51 275 millions de dollars) puisque les revenus provenant du partage des actifs, qui sont essentiellement des revenus de placement dans les sociétés d'État héritées en totalité ou dans celles que le gouvernement du Québec détiendrait à titre d'actionnaire minoritaire, seraient peu élevés, soit environ 40 millions de dollars.

SOLDE BUDGÉTAIRE PRO FORMA DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC APRÈS PARTAGE DES BILANS DE SUCCESSION D'ÉTATS SCÉNARIO DE BASE ANNÉE DE RÉFÉRENCE 1990-1991

 REVENUS BUDGÉTAIRES 		               (En millions de dollars)
 Revenus budgétaires actuels 		                       33 571
 Moins: Revenus de transferts du gouvernement fédéral	        6 797
 Plus: Revenus récupérés 		                       24 461
 Revenus provenant du partage des actifs	                           40
 TOTAL DES REVENUS PRO FORMA                                    51 275
 
 DÉPENSES BUDGÉTAIRES
 Dépenses budgétaires actuelles	 	                       35 551
 Plus:	Dépenses additionnelles		                       17 902
 Dépenses provenant du partage des passifs	                7 104
 TOTAL DES DÉPENSES PRO FORMA		                       60 557
 
 SOLDE BUDGÉTAIRE
 Solde budgétaire actuel		                              - 1 980
 Impact budgétaire avant partage des bilans                      - 238
 Effet budgétaire du partage des bilans de successions         - 7 064
 SOLDE BUDGÉTAIRE PRO FORMA                                    - 9 282
 
La très faible part du Québec dans les revenus de placement du gouvernement fédéral s'explique de la façon suivante: d'une part, le gouvernement du Québec hériterait de participations dans un petit nombre de sociétés d'État oeuvrant dans les domaines des transports et des communications. Comme on l'a vu à la section 3, ces sociétés d'État ne génèrent que de très faibles profits d'opération. D'autre part, les 6 485 millions de dollars, qui figurent au chapitre des revenus de placement du gouvernement fédéral, incluent les profits de la Banque du Canada et ceux du compte du fonds des changes. Or, les profits de la Banque du Canada sont déduits des intérêts sur la dette fédérale, tandis que les profits du compte du fonds des changes demeurent la propriété du gouvernement fédéral puisque, dans l'hypothèse de l'union monétaire de fait, le Québec n'est pas actionnaire de la Banque du Canada et qu'il ne participe pas au compte du fonds des changes. Il faut noter, cependant, qu'en contrepartie du renoncement aux actifs de ce compte, le Québec n'aurait pas à supporter d'intérêts sur un passif correspondant.

Il en résulte un déficit pro forma des opérations budgétaires qui se chiffrerait à 9 282 millions de dollars pour l'année de référence 1990-1991. Ce déficit proviendrait des éléments suivants:

  1. Le déficit budgétaire actuel de l'ordre de 1 980 millions de dollars;

  2. Le déficit additionnel estimé à 238 millions de dollars découlant des revenus récupérés et des dépenses additionnelles autres que les revenus et dépenses résultant du partage des bilans de succession;

  3. Le déficit additionnel de l'ordre de 7 064 millions de dollars qui proviendrait de l'écart substantiel entre les frais d'intérêts des passifs assumés (dette directe et fonds de pension) et les revenus provenant des actifs hérités.

Toutefois, ces déficits budgétaires additionnels n'occasionneraient pas de décaissement équivalent, puisqu'une partie de ces déficits, soit 822 millions de dollars, constituée essentiellement d'engagements du gouvernement du Québec à l'égard des fonds de pension des employés transférés du gouvernement fédéral, s'ajouterait au solde actuel des opérations non budgétaires qui s'élève à 1 005 millions de dollars en 1990-1991.

ÉTAT DES OPÉRATIONS FINANCIÈRES PRO FORMA DU GOUVERNEMENT DU QUÉBEC

SCÉNARIO DE BASE (En millions de dollars)

 OPÉRATIONS BUDGÉTAIRES PRO FORMA
 ANNÉE DE RÉFÉRENCE 1990-1991
 
 Revenus budgétaires pro forma		                       51 275
 Dépenses budgétaires pro forma                                 60 557
 DÉFICIT PRO FORMA                                             - 9 282
 
 OPÉRATIONS NON BUDGÉTAIRES PRO FORMA
 Opérations non budgétaires actuelles	                     	1 005
 Impact du partage des bilans de succession	                    3
 Prêts, dotations en capital et avances                            984
 Comptes de pension de retraite et
 autres comptes à fins déterminées	                	- 165
 Autres	 	                                         	- 165
 TOTAL	                                                	1 827
                         
 BESOINS FINANCIERS NETS PRO FORMA	                      - 7 455
 Dont: Besoins financiers nets actuels                           - 975
       Besoins financiers nets additionnels                    - 6 480
 
Au total, cela signifie que 1 827 millions de dollars seraient soustraits du déficit pro forma. Ainsi, les besoins d'emprunts du gouvernement du Québec sur les marchés financiers seraient réduits à 7 455 millions de dollars, dont 975 millions de dollars provenant des besoins financiers nets actuels et 6 480 millions de dollars découlant des besoins financiers additionnels.

Ces résultats découlent du scénario de base de partage des bilans pro forma de succession, qui établissait à 72 milliards de dollars la valeur retenue des actifs non financiers de l'administration publique fédérale, et à 18 % la part du Québec de ces mêmes actifs.


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