Cet astrophysicien dérangeant s'appelle René Racine. À une époque où les astronomes québécois étaient une denrée rarissime, il décroche un doctorat en astrophysique à l'Université de Toronto.l il poursuit ses études post-doctorates aux observatoires du mont Wilson et du mont Palomar aux États-Unis, puis commence sa carrière de professeur à Toronto.
L'Université de Montréal le ramène au Québec en 1976 avec l'offre d'un poste de professeur titulaire à son département de physique et un défi de taille: assurer la bonne marche du nouvel Observatoire du mont Mégantic. il s'en tire si bien qu'il est nommé directeur de la Société du télescope Canada-France-Hawaii en 1980, poste qu'il occupera jusqu'en 1984.
Durant ses années à Hawaii, René racine conçoit et met au point une caméra à haute résolution qui permet de tripler la précision des photos prises par télescope. C'est grâce à cette innovation qu'il réussit, avec l'aide de ses collègues du télescope Canada-France- Hawaii et de l'Institut Hertzberg d'astrophysique à Victoria, à mesurer la distance entre la Terre et une galaxie de l'amas de la Vierge. Résultat : 47 millions d'années-lumière, soit la moitié de la distance évaluée selon la théorie du "Big Bang".
L'Univers ne semble donc pas aussi étendu qu'on aurait pu le croire en se basant sur l'âge des étoile et sur la vitesse des galaxies. Quel beau défi René Racine vient de lancer aux théoriciens de la cosmologie! Ils doivent maintenant trouver une solution qui fera concorder toutes ces données et ... remettre de l'ordre dans l'Univers.
Sources : Québec Science, février 1995 et La Presse, 6 janvier 1995