CHAPITRE VI

L'OUVERTURE SUR LE MONDE


les relations bilatérales
les relations multilatérales francophones


Le Québec possède son réseau de représentations à l'étranger et entretient avec plusieurs pays et organisations des rapports étroits et fructueux. Il est membre de la francophonie internationale, il signe des accords de coopération ou de réciprocité avec plusieurs pays et se révèle de plus en plus comme un acteur international dynamique. Ouvert sur le monde, le Québec fournit des biens et services aux quatre coins du globe.

Au cours des trente dernières années, les gouvernements successifs ont mis en place les instruments indispensables à la conduite d'une action internationale jusqu'à la création, en 1988, d'un ministère des Affaires internationales chargé de mener l'action à l'étranger du gouvernement du Québec.

Les relations bilatérales

Les rapports qu'entretient le Québec avec les gouvernements étrangers visent à assurer la défense et la promotion de ses intérêts et à contribuer à son rayonnement dans le monde.

Dans le contexte actuel, les Québécois doivent s'adapter et évoluer en conciliant les impératifs d'une société ouverte tout en préservant leur identité.

En maintenant des relations suivies avec ses partenaires étrangers, le Québec cherche également à créer un cadre propice aux échanges centrés sur des priorités partagées et mutuellement profitables.

À cause de leur proximité géographique, de l'ampleur des flux commerciaux, financiers et touristiques aussi bien que des nombreux liens tissés au fil des ans, les États-Unis sont un partenaire de première importance pour le Québec. Le Québec y maintient d'ailleurs cinq représentations permanentes, dont une délégation générale à New York. Le marché américain constitue une étape naturelle pour les entreprises québécoises désireuses de percer les marchés extérieurs. Le Québec a d'ailleurs appuyé la conclusion de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

En Europe, la France constitue un partenaire privilégié. Au cours des trente dernières années, les gouvernements français et québécois ont établi des relations directes et privilégiées qui se sont étendues à tous les domaines d'activités. Ces liens étroits se sont tissés à la fois en raison de racines et d'une langue communes et en raison d'une volonté politique partagée.

Les activités de coopération avec l'Europe sont en croissance. Des missions officielles ministérielles et commerciales sont réalisées régulièrement au Royaume-Uni, en Italie, en Allemagne et dans plusieurs pays de l'Europe orientale. Une coopération gouvernementale s'est établie en Belgique, avec les communautés wallonne et flamande; en Allemagne, avec la région de la Bavière. Des relations se nouent avec plusieurs instances de la Communauté européenne et du Conseil de l'Europe.

Le Japon vient au premier rang des pays d'Asie dans les échanges avec le Québec. L'accent porte ici sur les échanges technologiques, les accords industriels et le commerce des produits agroalimentaires. Un autre pays, la Chine, recherche le savoir-faire québécois dans l'hydroélectricité, la lutte contre les incendies de forêts et les pâtes et papiers. Parallèlement, des relations commerciales s'amorcent avec des pays tels la Corée du Sud, la Thaïlande et Hong Kong.

Le Québec a établi des rapports suivis avec plusieurs pays d'Afrique, notamment les pays francophones. Il a ouvert un bureau à Abidjan, il y a plus de vingt ans, et de nombreuses organisations québécoises ont apporté leur concours au développement des pays africains dans plusieurs domaines. Au cours des années, les échanges ont évolué vers la coopération industrielle et technologique et, avec l'appui de l'Agence canadienne de développement international, des entreprises de plus en plus nombreuses ont réalisé d'importants projets d'infrastructures et de services. Aujourd'hui, le continent africain est l'une des principales destinations des ventes de services québécois à l'étranger. L'appui et le savoir-faire du Québec sont recherchés dans des secteurs aussi variés que l'énergie, l'agro-foresterie, l'éducation, la santé, la croissance des PME et l'informatique.

L'Amérique latine et les Antilles entretiennent des relations de plus en plus fréquentes et diversifiées avec le Québec, surtout dans les secteurs des transports, des télécommunications, de l'informatique, des mines, des forêts et de l'élevage.

Les relations multilatérales francophones

Depuis 25 ans, le Québec maintient des liens privilégiés avec les pays de la francophonie, non seulement par l'entremise des activités bilatérales, mais aussi par sa participation à des organismes multilatéraux francophones et à la mise en oeuvre de leurs programmes.

C'est en 1968 que le gouvernement du Québec est invité à participer pour la première fois à la Conférence des ministres de l'Éducation nationale des pays d'expression française (CONFEMEN) qui se tient à Libreville, au Gabon. En 1971, il devient " gouvernement participant " à l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) et peut ainsi contribuer efficacement aux programmes de l'Agence en éducation, en culture, en sciences et en techniques. En février 1986, le Québec est invité à la première Conférence des chefs d'État et de gouvernements ayant en commun l'usage du français réunissant à Paris 41 délégations en provenance de 39 pays répartis sur les cinq continents.

La création de cette conférence au sommet couronne un processus qui a vu la francophonie devenir depuis les années 1960 une réalité culturelle, sociale, économique et politique de plus en plus présente. En septembre 1987, Québec est l'hôte du deuxième Sommet de la francophonie.