LA VIE CULTURELLE ET LES COMMUNICATIONS
Les Québécois s'expriment depuis toujours par la musique. Deux compagnies d'opéra, des orchestres symphoniques, dont l'Orchestre symphonique de Montréal reconnu comme un des meilleurs au monde, des orchestres de chambre et de nombreux autres ensembles diffusent les grandes oeuvres du répertoire classique et québécois.
La vie musicale est caractérisée par la diversité et est alimentée par des manifestations d'envergure internationale, comme les Concours de musique de Montréal, le Festival international de Lanaudière, le Festival de musique actuelle de Victoriaville, le Festival international de jazz de Montréal et le Festival d'été international de Québec.
Les Québécois ont toujours aimé chanter. Il ne faut donc pas s'étonner que les chansonniers aient été les ambassadeurs les plus connus du Québec à l'étranger. D'ailleurs, la chanson populaire a probablement le plus contribué à faire connaître et apprécier la culture québécoise. Les succès de ses auteurs, compositeurs et interprètes témoignent de son originalité et de sa qualité.
Le théâtre connaît également une grande vitalité grâce à un renouvellement de la conception et de l'expression dramatique qui a produit des oeuvres remarquables d'authenticité et d'universalité. Le théâtre pour la jeunesse est une de ses grandes forces et sa qualité lui vaut une reconnaissance internationale. Les salles dans les grandes villes et partout sur le territoire présentent des oeuvres du répertoire traditionnel et des créations de plus en plus audacieuses d'auteurs québécois. Le Festival de théâtre des Amériques et la Quinzaine internationale de théâtre sont des manifestations de première importance pour la diffusion des oeuvres dramatiques au Québec et à l'étranger.
La danse s'est aussi considérablement transformée au cours des dernières années. L'originalité et l'audace qui caractérisent la création chorégraphique actuelle étonnent et ravissent le public des quatre coins du monde. Le Festival international de nouvelle danse fait d'ailleurs de Montréal un lieu de rencontre par excellence des professionnels de la danse.
Les Grands Ballets canadiens, la plus ancienne formation professionnelle du Québec, présentent régulièrement des chorégraphies nouvelles, en plus des oeuvres classiques.
En quelques années seulement, le Québec s'est taillé une réputation internationale enviable dans le domaine du cirque. Grâce à une formule originale qui fait une large place aux arts du cirque, de la scène et au merveilleux, le Cirque du Soleil, créé en 1985, a connu un éclatant succès au Québec et aux États-Unis et il est déjà en voie d'instaurer une véritable tradition authentiquement québécoise. L'École nationale de cirque, ouverte la même année, accueille un nombre croissant de jeunes Québécois et étrangers désireux de faire carrière dans ce domaine.
Les arts visuels connaissent un essor important depuis une dizaine d'années. Le décloisonnement des disciplines, l'appropriation de techniques et de matières nouvelles ainsi que l'arrivée d'un nombre impressionnant de jeunes créateurs ont stimulé l'expérimentation et l'innovation.
La quantité de centres d'exposition, de galeries et de musées est d'ailleurs révélatrice de la place qu'occupent les arts visuels dans la vie culturelle. De nombreuses oeuvres d'artistes et d'artisans québécois figurent dans les collections de particuliers et de musées québécois et étrangers. Depuis 1960, une politique gouvernementale offre à des artistes l'occasion d'une visibilité exceptionnelle en intégrant une oeuvre originale aux édifices publics.
Traditionnellement voués à la conservation du patrimoine, les musées québécois ont développé au cours des dix dernières années une nouvelle approche centrée sur le public. Cette vocation plus sociale est de plus en plus remarquée à l'étranger. Un des chefs de file, le Musée de la civilisation, met de l'avant une approche thématique qui valorise l'expérience humaine et la diffusion.
Le portrait muséal québécois se distingue aussi par la place du Québec au carrefour de l'Europe et de l'Amérique, ce qui donne lieu à des approches uniques où les visions traditionnelles de la muséologie se marient harmonieusement avec les nouvelles technologies.
Après avoir connu un essor considérable au cours des années 1970, dans des courts et longs métrages à caractère socioculturel, le cinéma québécois présente aujourd'hui une analyse plus actuelle et plus universelle de la réalité sociale.
L'innovation du cinéma québécois ne fait plus de doute si l'on en juge les nombreux prix et nominations qu'il s'est mérité. Ces reconnaissances, qui dépassent les frontières du Québec, mettent en évidence le talent des cinéastes Denys Arcand (Le déclin de l'empire américain et Jésus de Montréal), Jean-Claude Lauzon (Léolo, Un zoo la nuit), Rock Demers (La série des Contes pour tous), François Girard (Le Dortoir et Trente-deux films brefs sur Glenn Gould) et Frédéric Back pour ses films d'animation Crac et L'homme qui plantait des arbres.
L'authenticité de la culture québécoise s'exprime et s'affirme de plus en plus à travers sa littérature. Cette dernière s'enrichit constamment des oeuvres de jeunes auteurs, révélatrices d'une inspiration caractérisée à la fois par l'originalité et l'universalité. La littérature pour la jeunesse, en particulier, est reconnue tant au Québec qu'à l'étranger pour son exceptionnelle qualité.
Toutes les oeuvres littéraires publiées au Québec sont conservées par la Bibliothèque nationale, de même que les magazines, revues et journaux traitant de littérature. L'État fait des efforts particuliers pour susciter très tôt chez les jeunes le goût de la lecture et l'habitude de fréquenter les bibliothèques. En plus des services de prêt, les bibliothèques publiques organisent une foule d'activités, par exemple des ateliers d'écriture et des rencontres avec des auteurs. La lecture représente l'activité culturelle la plus populaire, selon un sondage sur les comportements des Québécois en matière culturelle.
Les communications occupent une place de choix dans le développement du Québec avec plus de 600 entreprises, 20 000 emplois et un chiffre d'affaires dépassant 2 milliards de dollars. Dans le domaine de la presse écrite, 12 quotidiens informent les Québécois de l'actualité nationale et internationale. Plus de 200 hebdomadaires reflètent les réalités des régions et des communautés qu'ils desservent. De plus, quelque 320 revues et périodiques offrent une information variée sur une gamme de sujets : actualité, sports, variétés, mode et décoration, sciences, technologies, etc.
Quatre grands réseaux francophones regroupent la trentaine de stations qui diffusent dans tout le Québec : Radio-Canada, le réseau français de la télévision canadienne dont la tête de réseau est à Montréal ; Radio-Québec, le réseau public du Québec ; TVA et Télévision Quatre-Saisons, deux réseaux privés. Le Québec possède également trois stations de télévision anglophones. Grâce à la mise sur pied de TV5 Québec-Canada, un modèle de coopération entre sociétés de télévision, les Québécois ont accès à certaines des meilleures émissions produites par les chaînes françaises, belges et suisses. En 1995, RDI, un nouveau réseau d'information française continue, s'est ajouté au paysage télévisuel.
Les Québécois peuvent capter 135 stations radiophoniques MA et MF. Soixante-dix pour cent appartiennent à des intérêts privés, 17 % sont communautaires et 13 % publiques. Quatorze stations, pour la plupart situées dans la région de Montréal, diffusent en anglais et deux diffusent en plusieurs langues.
Chef de file de la câblodistribution, le Québec possède un des réseaux de télédistribution les plus développés au monde et ses câblodistributeurs ont acquis une expertise reconnue en télécommunications. Le taux de pénétration est très élevé : 90 % des foyers ont accès au câble.