Québec, le 4 avril 1995 - <<Parce qu'ils oeuvrent sur le terrain, près de clientèles difficilement rejointes autrement, les organismes d'éducation populaire autonome et d'alphabétisation jouent sur les plans de l'éducation et de l'action communautaire un rôle important qu'il faut reconnaître et soutenir.>>
C'est ce qu'a déclaré aujourd'hui le ministre de l'Éducation du Québec, monsieur Jean Garon, en annonçant une série de mesures visant:
- à améliorer l'aide financière à l'éducation populaire autonome et àl'alphabétisation populaire par des budgets majorés respectivement de 45 p. cent et 104 p. cent en 1995-1996. Globalement, l'aide allouée aux deux programmes de soutien à l'éducation populaire autonome (PSEPA) et à l'alphabétisation populaire autonome (PSAPA) passe de 8,6 millions $ en 1994-1995 à 14 millions $ en 1995-1996;- à améliorer l'équité entre les différentes régions par la création de nouveaux organismes ou l'augmentation du volume d'activités dans les régions moins bien desservies;
- à simplifier la gestion des organismes, notamment en optant pour un financement planifié sur une base triennale plutôt qu'annuelle;
- à travailler avec les organismes à mieux définir les objectifs, à en assurer le suivi et à en évaluer la réalisation.
<<Les mesures annoncées aujourd'hui s'inscrivent dans le cadre de l'orientation de fond du Gouvernement du Parti Québécois en faveur de l'action communautaire et représentent un virage majeur par rapport à la voie suivie par le gouvernement précédent>>, a indiqué monsieur Garon.
<<Il est clair que nos prédécesseurs ne croyaient pas à l'éducation populaire autonome ni à l'alphabétisation populaire, puisqu'ils réduisaient systématiquement l'aide accordée aux organismes et avaient entrepris le démantèlement des programmes de soutien qui les concernent>>, a poursuivi le ministre.
Ainsi, les montants de l'aide accordée aux organismes n'ont pas été indexés depuis 1988. De plus, une compression de 4 p. cent a été imposée en 1992-1993 aux deux programmes et en 1994-1995, les organismes financés dans le cadre du programme de soutien à l'éducation populaire autonome (PSEPA) ont subi une coupure de 10 p. cent de leur budget. Enfin, au moment de l'élection de septembre 1994, le gouvernement libéral s'apprêtait à disperser dans l'ensemble des ministères la responsabilité du soutien aux organismes d'éducation populaire autonome alors que ces derniers ont toujours souhaité, au nom de leur mission éducative, relever du ministre de l'Éducation.
Monsieur Garon a rappelé qu'une de ses premières décisions en tant que ministre de l'Éducation a été de mettre fin au processus de démantèlement des programmes d'aide aux organismes d'éducation populaire autonome. Le maintien de cette responsabilité au ministère de l'Éducation a été confirmé par monsieur Garon, le 25 novembre dernier.
L'augmentation des budgets annoncée aujourd'hui par monsieur Garon permet de rétablir pour l'avenir l'aide financière aux organismes au niveau où elle aurait été si le gouvernement libéral n'avait pas décidé de ne pas indexer leur budget depuis 1988 et de leur imposer en plus une série de compressions.
Dans le cas des quelque 650 groupes d'éducation populaire autonome accrédités par le ministère de l'Éducation, le financement supplémentaire annoncé par monsieur Garon est de 31,9 p. cent. Il parviendra sous peu aux organismes sous la forme d'une avance applicable à l'année budgétaire 1995-1996. Ce montant comprend:
- une majoration de 17,9 p. cent qui couvre les effets de la non-indexation pour la période de septembre 1988 à septembre 1994;- des majorations de 4 p. cent et 10 p. cent pour annuler les compressions effectuées en 1992-1993 et en 1994-1995;
De plus, un ajout non-récurent de 2,4 p. cent sera effectué sur leur budget 1994-1995. Ce montant provient de la redistribution du solde budgétaire de 1994-1995 et permet d'amoindrir les effets de la compression de 10 p. cent pour l'année en cours.
Pour l'année financière 1995-1996, c'est une somme additionnelle de 1,8 million $ qui sera allouée au rétablissement des budgets des organismes existants, tandis qu'une somme de 900 000 $ permettra prioritairement le démarrage de nouveaux groupes dans les régions moins bien desservies.
Globalement, le budget de 6 millions $ alloué au Programme de soutien àl'éducation populaire autonome en 1994-1995 passera à 8,7 millions $ en 1995-1996, soit une augmentation de 45 p. cent.
Dans le cas des 93 groupes d'éducation populaire en alphabétisation accrédités par le ministère de l'Éducation, le rétablissement de leur aide financière au niveau où elle aurait dû être n'eut été des coupures libérales, prendra la forme d'une majoration de 21,9 p. cent versée dès ce printemps à titre d'avance sur l'année budgétaire 1995-1996 des organismes. L'écart entre les pourcentages de majoration des budgets des deux programmes s'explique par la compression de 10 p. cent de 1994-1995 qui n'a pas été imposée aux organismes en alphabétisation.
Chaque organisme d'alphabétisation populaire sera dorénavant assuré d'un financement minimum de 25 000$, dès l'année financière 1995-1996. Les organismes existants se partageront une enveloppe supplémentaire de 0,9 million $ sous forme de rattrapage ou de divers autres ajustements budgétaires, tandis qu'une somme de 1,8 million $ servira à améliorer l'équité régionale en permettant prioritairement d'accréditer de nouveaux organismes dans les régions où il n'y en a pas ou peu, et en autorisant les organismes déjà présents dans ces mêmes régions à y accroître le volume de leurs activités.
Globalement, le budget alloué au Programme de soutien à l'alphabétisation populaire autonome passera de 2,6 millions $ l'an dernier à 5,3 millions $ en 1995-1996, soit une augmentation de 104 p. cent.
Monsieur Garon a indiqué que les nouvelles versions des programmes de soutien à l'éducation populaire autonome et à l'alphabétisation populaire autonome qui seront publiées sous peu comporteront de nombreuses améliorations sur le plan de la gestion:
- pour répondre au voeu des organismes et à un engagement du Parti Québécois lors de la dernière campagne électorale, le financement des organismes se fera désormais sur une base triennale plutôt qu'annuelle. Les organismes pourront mieux planifier leurs opérations et consacrer moins d'énergie à la course aux subventions;<<Je crois beaucoup à l'action communautaire et, dans le domaine de l'éducation, au rôle particulier et irremplaçable que les organismes d'éducation populaire et d'alphabétisation ont àjouer. Le temps est venu, non pas de les <<tasser>> insidieusement comme le faisait les libéraux, mais bien de les inviter à occuper leur place et de les aider à le faire>>, a conclu monsieur Garon.- un nouveau processus d'appréciation incitera les organismes à mieux se faire reconnaître par les instances représentatives du milieu;
- les formulaires et rapports financiers seront simplifiés;
- les objectifs à atteindre seront mieux précisés dans le but d'aider les organismes à améliorer le suivi et l'évaluation de leurs interventions éducatives auprès de la population.
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